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Les journées nocturnes d'un insomniaque
20 juin 2009

J'irai bien dire bonjour à la vendeuse en face.

J'ai toujours aimé les filles avec un petit côté vulgaire. Attention, j'ai dit petit. Les "pantalons blancs, bottes blanches à lacet derrière", c'est non. Les fans de tunning ou de foot, non plus, les accents qui empestent la banlieue, toujours pas. Qu'est ce qu'un "petit côté" vulgaire alors? C'est cette petite faute de goût, que l'on retrouve dans les films porno, quand la porno star doit "jouer" le rôle d'une bourgeoise. Ce petit décalage qui fait que, malgré tous ses efforts d'atrice, autant qu'elle puisse l'être, on sait et on voit qu'elle n'y arrivera pas. Je ne sais pas si c'est dû à mon penchant pour cette sous-culture du divertissement pour adulte, mais toujours est il que ce "quelquechose" rend n'importe quelle fille quelconque, d'un coup, d'un seul, extrêmement attractive à mes yeux, (parler de "coup" dans cette phrase...j'arrive encore à me surpendre). Un petit accent, une faute de français, un léger sur-maquillage, en soit, ça n'a rien, mais alors vraiment rien d'érotisant, et pourtant... Autant un mail écrit en SMS, ou une ceinture à strass ont une puissance contraceptive rare, autant un petit détail qui trahi une envie de bien faire rattrapée par une legère faute de goût, c'est un putain de turn-on! En ce moment, mon nouvel emploi me permet de passer mes journées en face d'une boutique de chaussures, vêtements et accessoires pour femmes. La sélection correspond à une cible de femmes urbaines, lectrices des pages mode de "Elle". Autant la propriétaire de la boutique est une quadra sexuellement et humainement agressive, qui masque sa solitude par une indépendance beaucoup trop bruyante pour être réelle, autant sa jeune vendeuse, d'une vingtaine d'année est l'incarnation du paragraphe précédent. Brunette au physique à priori quelconque, à la prononciation marquée, au machouillage de chewing gum racoleur, montée sur de magnifiques chaussures de créateur, et toujours habillée comme une page de magazine féminin format "sac-à-main". Je la voie passer sa journée à envoyer des sms à son mec en carton, qui roule en 306-chaîne-en-or, écouter du Mylène Farmer, cracher la fumer de la cigarette qu'elle consume avec le regard fuyant, incapable d'assumer le mien, insistant. Elle est typiquement le genre de fille sur laquelle on se retourne, non pas pour sa beauté rayonnante, mais pour son attitude hyper-sexuée, une attitude "pour adulte". Il y a aussi des journées, où c'est moi qui ne soutiens pas son regard, tant son décolleté, engoncé dans un bustier trop étroit, me rappelle à son ultra-féminité. Il est 19h30, elle ferme la boutique. Le truc en jeans Energy et gel fixation ultra-résistante qui lui sertde mec déverrouille la porte passager de la 306, elle fait rentrer ses jambes une par une, marquant par sa cambrure l'élégance de son chemisier, s'installe, et ouvre la fenetre pour molarder son chewing gum. Demain, j'irai bien dire bonjour à la vendeuse d'en face.
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Commentaires
B
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