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Les journées nocturnes d'un insomniaque
10 septembre 2010

Sin City

SNV81256

 

Je me souviens très mal du jour où je suis tombé amoureux pour la première fois.

Bien sûr j'avais du balancer 5 ou 6 fois à des filles de mon collège ou du lycée que j'étais tombé amoureux d'elles, histoire d'avoir une chance de les emballer.

Oui, au lycée, je ne pouvais pas réellement compter sur ma musculature squelettique, mon regard bovin ou la douceur de mon duvet parsemé de plaques d'acnés rougeoyantes pour  attirer l'attention des filles. Mesurer 1m90 à 14 ans, ça n'aide pas. Les pantalons trop courts et les chaussures 2 tailles trop grandes, j'ai bien connu. 

Du coup, pour compenser, et quand même essayer de ne pas sortir du lycée comme un blaireau, j'ai du développer une toute autre stratégie que celle de mes potes qui sûr d'eux, emballaient une nouvelle fille chaque week end, lors des fameuses soirées où on se retrouvaient chez quelqu'un qu'on connaissait à peine, une bouteille de gin de la marque "Gin" en poche, et où on essayait désespérément de coincer des malheureuses. Des soirées où j'assistais quasiment à chaque fois, penaud, aux victoires de mes potes, alors que je décidais de passer en mode sur-alcoolisation pour oublier / justifier mon échec lors de la narration des exploits le lundi matin suivant, dans le cours de maths de monsieur Bonnet (un homme d'une patience rare).

Toujours est-il qu'un jour, en première, je me suis rendu compte que Marielle, la nana assise devant moi en philo se retournait un peu souvent pour une adolescente qui se revendiquait studieuse.

Bien sur,  j'ai d'abord demandé à mon pote Jo de me confirmer que cette fille plutôt jolie avait vraiment un intérêt pour un grand benêt perdu comme moi. Il a donc, naturellement, été draguer la meilleure copine de Marielle, et une de ces soirées qu'ils passaient à se rouler des grosses galoches élégantes sur le canapé d'un quelconque parent absent pour le week end, il a demandé à Julie, après que je n'ai presque pas été relou, la meilleure copine donc, ce que Marielle pensait de moi.

"Elle le trouve mystérieux, un peu glandu, mais elle l'aime bien"

C'est là que j'ai percuté la puissance du mystère dans le fameux cirque de la drague. On a le droit d'être à peu prêt moche et mancho si on arrive à nourrir le mystère. ça a été la découverte de mes 15 ans!

Tu veux du mystère, tu vas en avoir. 

Et donc à grand coup de cahiers "mystères", de phrases "mystères", de rdv "mystères", j'ai finalement reussi à emballer cette malheureuse Marielle, qui aurait mieux fait de se casser une jambe ce jour là.

Je dit ça, mais on eu de très bons moments ensembles pendant trois ans.

Non, le "malheureuse", c'est qu'elle à forcement du réaliser dans un moment de lucidité que je n'étais et ne serais probablement jamais le prince charmant. Mais visiblement elle en a fait son affaire pendant quelques années.

Jusqu'au jour où, après un départ pour ma prépa, à 200km de là, et le départ de quelques uns de mes boutons, je rencontre une aut re fille.

Puis, pareil, à l'issu de ces deux années d'internat et de culture, la nouvelle s'est vu délaissée quand je suis arrivé dans un nouvelle univers potentiellement spring breakien: l'Ecole de Commerce.

Quand vous arrivez en sup de co, on vous vend des soirées orgiaques, les apéro qui durent toute la nuit, et qui prennent place toute la semaine. Et bien c'est vrai. Je pense que même aujourd'hui je ne fais pas autant de mal à mon foie bien aimé qu'à cette époque.

Enfin. 

Et donc quelques temps plus tard, après 2 ou 3 ans d'un pathos rare, je tombe sur une fille qui nous accepte, ma goofa, mon baggy 4XL, mes t-shirt pornstar, mes Jordan, ma bouteille de rhum et moi.

Je ne me souviens plus comment c'est arrivé, et je ne veux pas le savoir, mais pour la première fois de ma vie, je ne pouvais pas dire la fameuse phrase qui ouvre les portes d'une véritable complicité.

Autant les années précédente, ça faisait parti du mystère / artiste / incompris / sensible / tout un tas d'autres conneries juste pour niquer, autant là, impossible d'aligner les mots. Trop de poids. Et enfin, quand je me suis senti prêt à balancer la sauce (pas celle là pervers!), me déclarer, tout à coup, elle était aux abonnés absents. Fini. Parti.

J'ai eu un peu peur que ce soit un retour de karma ou une sorte de vengeance vaudou des précédentes, réunis en assemblée vengeresse, en train de planter des clous rouillés dans une poupée à mon effigie.

J'en ai chier.

Il m'a fallu du temps, des larmes et quelques téléphones, mais après quelques temps, j'ai réussi à passer à autre chose, me promettant de ne jamais plus tomber amoureux, en tout cas pas d'une fille. 

D'une chanson, d'un bouquin, d'un tableau, d'une photo, ou de n'importe quoi d'autre auquel j'aurai un accès simplifié et une relation à sens unique, oui. Mais d'une fille, ce truc instable, flippant et magnifique, cette créature belle et démoniaque,  qui a le pouvoir de te faire oublier tout tes principes en un battement de cil, et te démolir en une phrase, plus jamais!

Je vous ai dit que la volonté est la première valeur soluble dans un sourire?

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
R
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