Bang Bang Bang

Au début, c'était la guerre. 

Notre relation était majoritairement constituée de petits coup bas, assez putes, voire vicieux. Le but étant de toujours regarder l'autre, une fois qu'il est au sol la gueule ouverte, avec un petit sourire narquois, et un regard qui pue la perversité. C'était ça: on se pourrissait la vie, et à vrai dire, je doit confesser avoir eu l'intention de faire durée cet état de crasse le plus longtemps possible.

J'adore ça être pervers, je croie même que ça fait partie des rares trucs pour lesquels j'ai un talent inné, un don divin. Je suis, et je m'assoie volontairement sur toute forme de fausse modestie bien-élevée, un maître dans l'art du coup de pute. L'idée de pourrir un autre nourri ma créativité et libère toute la frustration accumulée pendant ces trop nombreuses années de collège / loose,  où j'ai eu la chance de développer une très faible confiance en moi, et une peur totale, mais habituée et résignée, du rejet. Du coup, quand je me lance dans une guerre sale, je ne prevoit pas de cellule, pas de salle d'intérogatoire, pas de prisonnier, pas de pitié. Mon seul objectif, c'est de faire mal, et de la façon la plus violente, pernicieuse et permanente possible. Je suis très fort à ça. Je sais que c'est mal, mais c'est un domaine dans lequel je peux enfin affirmer une excellence. 

D'ailleurs, ceux qui ont eu affaire à moi vous le diront, quand vient le moment de la guerre, je chie sur la Convention de Genève, les traité de non-prolifération d'arme à fragmentation. Les mines, le napalm, et les colis piégés, c'est mon armement. Dans le films avec JC VD, quand il passe à l'armurerie, il y a toujours un expert en arme qui lui présente, avec une excitation toute malsaine dans le fond de la voix, les nouvelles innovations en terme de fusil mitrailleur urbain, ou de bombe à déclenchement par pulsion electro-magnétique.Et bien cet expert, ça pourrait être moi, avec mon arsenal de coup douloureux et de blagues de collégien méchant.

Remarque, en face, il était chaud aussi. Deux ou trois fois, je me suis laissé surprendre, il n'hésitait pas à frapper en dessous de la ceinture, à attaquer dans le dos, à pourrir la bouffe, à me priver de sommeil, à me chier dessus et sans jamais aucun moment de repis, vu que lui non plus n'avait aucune pitié. Vous imaginez donc un peu l'état de stress dans lequel nous vivions.

Au début c'était la guerre. Et maintenant il vient ronronner sur mes genoux quand je bosse, il ne me laisse pas partir le matin s'il n'a pas eu sa dose de gratouilles sous le menton, il vient même me faire la fête quand je rentre le soir.

Putain, il a gagné ce con de chat, je le kiffe maintenant!

Mark Ronson Ft Q-Tip / MNDR - Bang Bang Bang
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