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Les journées nocturnes d'un insomniaque
31 octobre 2009

Fos a péyi la!

Depuis plus de 15 jrs maintenant, je n'ai pas mis un pull, des chaussettes, même pas un caleçon... Bienvenue en Gwada.

Bon, partons sur les clichés classiques des tropiques, entre lutte identitaire, nourriture exotique, rhum agricole, filles faciles, conflit social, plages de rêve, surf de fou, le tout dans une ambiance chaloupée et biguinesque. C'est vrai, c'est comme ça.

Ici, tout a une atre dimension, la moiteur ambiante, la chaleur solaire et l'ambiance tropicale donne à l'aprehension de la vie une perspective toute caribéenne. La puissance de la nature est omniprésente. Ici, on ne lutte pas contre le temps, on fait avec. Les besoins sont chamboulé et la pyramide de Maslow est complètement inappropriée au style de vie local.

Le rock n'a pas de raison d'être, tout comme l'électro, le poids de la chaleur impose le rythme lent du reggae.

On se nourrit de fruits frais, la pollution n'est pas perçue comme une menace, du fait de la puissance de la nature. Il faut clairement se rendre compte qu'ici, ça n'est pas l'Homme qui domine.

Ceci étant dit, c'est après un carême tropical de huit ans que je suis venu ici faire le premier break qui est incrit sur les lignes de ma main. Retrouvé une partie de ma famille et de moi, trop éloignée.

Les descriptions suivantes sont aussi caricaturale que j'aime mes grands-parents.

Le patriarche local, militaire de carrière à la retraite, a gardé de son métier une paranoïa aussi inappropriée que la culture du pouvoir qu'il exerce sur SA propriété, et qui le pousse à abriter ses certitudes derrière un nouveau portail électrique, et n'ayant pour réponse à toute sorte d'intrusion que celle du fusil. Il compense son inaptitude à communiquer par des regards malins, cherchant à trouver dans l'oeil de son interlocuteur (en locurence moi) l'assurance de la compréhension de la noblesse de ses intentions.

Son épouse, du dévotion anachronique, nourrie à la peur de l'autre par tout son univers extérieur, s'abrite derrière une fausse naîveté, et son époux, pour justifier son isolement semi-consentant. Elle récupère sa dose de relations sociales en me sur-gavant de petits plats d'une qualité rare, et exprime sa joie à grand coup d'accras, de gratin de christophine, de poisson grillé et de jus de fruits frais, en provenance direct du jardin.

On ne peut pas ne pas avoir le sourire en respirant ce décalage avec la réalité, comme si le portail électrique était la porte d'un univers parallèle, à l'abri de toutes les tentations et de tous les démons du monde moderne. Le bonheur simple.

Les seuls séjours que je m'autorise du côté obscure de la porte sont pour aller surfer des vagues parfaites, ou, rarement, accompagné de quelques cousins, chasser la malheureuse.

L'impression d'être enfin dans un espace hors du temps, hors course, comme une retraite, une parenthèse dans la branlette superficielle que l'on s'impose en société.

Putain, ça fait du bien...

 


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Commentaires
C
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