Je check mes mails toutes les 5 mn, y a bien une raison

Aujourd'hui, c'est la journée de l'attente. Oui, j'attends avec une dose sérieuse d'impatience la réponse pour un emploi auquel je postule. Oui, il s'agit d'un CDD pour un job dont le titre n'est à priori pas très bling bling. Non, ce n'est pas un poste d'international marketing manager de Red Bull, ou de directeur artistique de Nike, ni même de CEO de Google. Mais une chose me fait pas mal cogiter aujourd'hui: en fait on évolue pas mal au cours d'une vie. Normalement, et ce comme je l'ai précisé dans un post précedent, j'aurais dû être une rock star. Projet avorté suite à la pression familiale, la poursuite d'étude, et éventuellement l'absence de talent remarquable. Autant j'en écoute beaucoup, autant en faire est une autre aventure. En fait, je pense que mon exigence en matière de qualité musicale bride ma production et ma capacité de proposition...ouai, en fait l'absence de talent, c'est probablement plus ça. Toujours est-il, qu'aujourd'hui je passe une journée sur tête de livre en rafraîchissant ma page des mails reçu à peu près toutes les minutes, mon téléphone a la batterie chargée, en mode maxi sonore...et tout ça pour un job qui a priori ne sonne pas comme super glorieux. C'est bien sans compter sur certains faits récents de ma vie ainsi que de éléments d'autant plus primordiaux qu'ils sont irrationnels et superficiels. Les perspectives changent, au fur et mesure que l'on vieillit, on change d'objectif, le rêve laisse place à la réalité (attention poncif bien foireux), les responsabilités prennent le pas sur l'amusement et la maturité fait son travail. Et bah pas chez moi! Suite au couple d'années passées dans cette grande entreprise française du CAC 40, mes priorités ont été remise en ordre, et un rapide bilan m'a permis d'arriver, sans trop de tortillage je dois dire, à cette conclusion: maintenant, c'est mon coeur qui décide, plus le cerveau (c'est beau hein...). Ceci signifie simplement que dorénavant, je vie ma vie. Plus une espèce de poursuite de la perfection "desperate housewisienne", dictée par une société de consommation exacerbée et par une bien pensante pression sociale nourrie aux antidépresseurs. La crise de la quarantaine, celle de a cinquantaine, celle de l'adolescence et les autres sont autant de signaux d'alerte. On est en train de passer à côté de sa vie. L'autre jour je discutais avec une amie sur mes choix de vie. Je lui expliquais que j'avais retrouvé le sommeil (et pas celui médicalement ou humainement assisté), et la seule idée que mes revenus ne correspondraient pas nécessairement à mon degré de qualification la terrifiait. Voilà où cette poursuite d'un bonheur de publicité nous mène, à s'assurer que les revenus substantiels que l'on tire d'une activité correspondent suffisamment à ceux établit par la hiérarchie de la formation, pour pouvoir acheter des somnifères puissants. Oui madame. Alors non, ce poste ne correspond pas à ma formation initiale. mais je le veux. Evoluer dans un univers qui me plaît, relever des défis qui m'amusent, triturer mon cerveaux pour trouver et proposer des solutions avec lesquels j'ai un vrai lien, voilà ce qui me fait vibrer aujourd'hui. Un peu plus en tout cas que ce plan d'épargne ou cette Citroën que je pourrait me payer grâce à la mansuétude du crédit auto de la Maf... Non, ce n'est pas le poste brillant de cadre d'une banque américaine dont rêve mes parents pour moi, mais c'est ce qui me fait vibrer, là, tout de suite. Je check mes mails toutes les 5 mn, y a bien une raison.