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Les journées nocturnes d'un insomniaque
25 juillet 2010

Shine A Little Love

Mon premier texte officiellement refusé, censuré, inadapté, polémique. J'aime bien...

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Gode Ceinture, Punk Rock et Féminisme

 

« La poitrine est une source de puissance, certainement, comme la bite. Et puis, comme les testicules, il faut toujours les remettre en place. On n’arrête pas de se les toucher. »   Tits Of Death

  

 

J’ai toujours trouvé que la lutte féministe deuxième vague du XX ème siècle était un truc rincé.

Un moyen pour une bande de petites bourgeoises de gauche bien éduquées d’occuper leur temps libre, et de se donner une consistance face à une société de plus en plus virile.

Depuis Simone de Beauvoir, et son addiction aux hommes, allant jusqu’à se laisser appeler Castor par Sartre (Castor, vraiment ???), jusqu’aux soixante-huitardes qui brûlaient vaillamment leur soutifs, en signe d’émancipation. Et comment la vue de toutes ces poitrines lâches aurait pu nous montrer, à nous, phallocrates intemporels, l’indépendance de la femme ? Les seins, c’est le premier truc qu’on regarde chez une fille !

Tout ça pour finir par faire la bouffe à un mollusque inconsistant qui l’écoutera ressasser les mêmes complaintes d’indépendances et de liberté, en attendant  patiemment le moment où il pourra la baiser lamentablement.

Oui, ma vision du féminisme a depuis toujours été confrontée au pragmatisme, et à l’hyperréalisme social dans lequel elles nous ont plongé.

Elles ont élevé une génération de mecs qui ne savent pas, aujourd’hui, quelle posture adopter face à des femmes qu’on nous a présentées comme autonomes, mais fragiles, indépendantes, mais rêveuses, libérées, mais romantiques. Et voilà comment les trentenaires du début des 00’s se sont retrouvés sans savoir aborder une fille dans un bar, sans passer pour une brute, ou comment partager les tâches ménagères avec madame, sans pour autant passer pour une lavette… Ils ont flingué le début de leur vie amoureuse, et de leur vie d’adulte à essayer de trouver un point d’équilibre qui n’existe pas.

Pour ce genre de féministes là, la liberté passait par la lutte des sexes…

 

Un jour, en mangeant dans un resto thaï rue Tiquetonne , je suis tombé sur une amie lesbienne . L’endroit est assez original, il est tenu par un couple de trans thaïlandais qui font une bouffe super, et qui sautent sur la moindre occasion pour faire une allusion graveleuse, rendue encore plus drôle par leur maîtrise approximative de la langue, par leur accent à coupé au couteau, et surtout par la déco ultra sexué du resto. Du coup, guidés par  quelques canons d’un alcool thaï dégueulasse, elle en arrive à me parler de soirées genre orgies lesbo / trans / SM sur fond de punk et d’hardcore néo-féministe.

La seule évocation du « néo-féminisme » a provoqué chez moi un rictus méchant, et l’envie d’en savoir plus sur ces filles qui n’avaient toujours pas compris le monde dans lequel on vit.

 

Les soirées Playnight sont des soirées tendances backroom / club hardcore, interdites aux mecs, directement importées de SF et de Londres. Il s’agit en fait plus de lesbos et trans qui se retrouvent, à l’abris dans un club, pour écouter du gros son punk féministe ou néo-féministe qui tâche, et baiser, en assumant une diversité et une liberté sexuelle totale, à grands coups de bottes en cuir, bondage et gode ceinture.

«En haut on passe des films Porn et on boit un coup. En bas on va s'exciter et baiser, mater, jouer entre les espaces de jeux, cabines, croix de St André, sling et cages diverses» explique Flozif, l’organisatrice de ces soirées. Le début de soirée est même parfois accompagné de show bondage, de strip, ou de performances sexuelles explicites, afin de mettre les participantes dans l’ambiance, et de faire monter la température.

 

Là où ce type de soirées dépasse largement le cadre de la gentille partouze à freak, c’est qu’elle n’est pas réservée juste aux lesbos, ou au trans, au contraire, le but de ces soirées, c’est de permettre aux femmes de gagner leur liberté, mais la vraie. C’est en ça que le féminisme est « néo », maintenant, il ne s’agit plus de lutte contre le mâle, mais d’acquérir au travers du cul l’idéal féministe : la liberté, la confiance en soit, faire en sorte que les femmes se sentent plus fortes. 

C’est exactement le genre de discours développé par certaines actrices porno depuis quelques années. Attention, pas le porno cheap ouest ukrainien, non, plutôt par celles qu’on appelle les intellos du porno, comme la française Ovidie, ou plus récemment l’Américaine ultra hardcore Sasha Grey.

 

Ovidie, vers la fin des 90’s, début 00’s écumait les plateaux télé pour essayer d’expliquer à des journalistes aussi abasourdis qu’un mec rentrant de tecknival, le contenu de son bouquin Porno Manifesto que le sexe, c’est le pouvoir. L’épanouissement de la femme au travers de la relation sexuelle, hétéro ou homo, active ou subie, mais toujours en cherchant SON plaisir, au même titre que le mec, cherche le sien. Le fond du sujet selon elle étant que si l’homme et la femme arrivent tous les deux à partager, au travers du cul, une véritable expérience, un échange orgasmique libératoire, alors c’est que la femme est libre.

 

Pour sa part, Sasha Grey, est une jeune californienne de 22 ans qui a fait frissonner le petit monde du porno en se décrétant néo-féministe, avant de poursuivre, dans la même phrase « je ne suis qu’une femme après tout ». Elle aussi remet le sexe au premier plan de l’émancipation féminine, expliquant que selon elle, une femme ne se définit pas par rapport aux hommes, égal ou inférieur, ou une lutte quelconque mais par rapport à elle même, ses attentes, ses envies, à sa recherche du plaisir.

 

C’est cette idée qui se dégage également quand on écoute les playlists des Partynights.  Principalement des morceaux clairement engagés de groupes comme Lesbians on Extasy, Chicks On Speed, L7, Tits Of Death ou les Lunachicks « Less teeth, more tits !»  avec des paroles comme, « Tu as tellement bon goût / Mon canard, c’est si doux / je t’aime à m’en lécher les babines / Il faut que je dévore ta pine / Jusqu’à l’os mon amour / Jusqu’à la fin du jour ».

Les thèmes abordés tournent parfois autour de l’amour, souvent autour du cul, en tout cas, toujours autour de l’orgasme militant, du plaisir guerrier, le droit et le devoir des femmes à la jouissance. Jouir avec des femmes, des godes, des motos, et même des mecs…

Le rock avait grandi avec la libération sexuelle dans les années 70, c’est donc naturelle que la nouvelle révolution sexuelle, celle où les femmes prennent leurs chattes en main, soit aussi lié à un mouvement musical.

 

Si vous êtes curieux que vous vous demandez où il se passe quelque chose de réellement alternatif aujourd’hui, que vous êtes blasé par les pseudos trucs en pointe, et que vous êtes une fille ou un trans, allez faire un tour du côté des Sex Parties, où le rock, le cul, le cuir et le néo-féminisme s’entremêlent, c’est par là qu’il se passe quelque chose.

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
D
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